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Balaam and the Donkey (1626), Rembrandt, Paris.

Balaam and the Donkey (1626), Rembrandt, Paris.

Rembrandt (Netherlandish, 1606 – 1669)

Musée Cognacq-Jay, Paris

This composition of Balaam and the Donkey, among the first known paintings by the Dutch master, is probably the oldest Rembrandt held in France. The story depicted by Rembrandt is about the prophet Balaam beating his donkey who subsequently speaks with a human voice and asks Balaam why he is beating her. The angel is a messenger from God, and it’s all about obeying God.

Balaam and the Donkey (1626), Rembrandt (Netherlandish, 1606 – 1669), 63x47cm, Musée Cognacq-Jay, Paris.

The story of Balaam and the donkey is found in the Book of Numbers in the Bible, specifically in Numbers 22:21-35. Balaam was a prophet known for his wisdom and consulted by many. Balak, the king of Moab, became concerned about the Israelites who were encamped near his territory. He feared they would conquer his land, so he sent messengers to Balaam, offering him rewards if he would curse the Israelites.

Initially, God instructed Balaam not to go with the messengers and not to curse the Israelites because they were blessed. However, when Balak’s messengers returned with more valuable offers, Balaam asked God again, and this time, God allowed him to go but instructed him to speak only what He told him.

As Balaam set out on his journey riding his donkey, an angel of the Lord appeared on the road with a drawn sword, blocking the donkey’s path. The donkey saw the angel but Balaam did not. The donkey veered off the road into a field to avoid the angel. The second time, the donkey pushed itself against a wall to make space for the angel, but crushing Balaam’s foot against that wall. Balaam beat the donkey and forced it back onto the road. Further along the road, the angel appeared again, this time in a narrow path with no room to turn aside. The donkey lay down under Balaam, frustrating him further. Again, Balaam beat the donkey.

Then, the Lord opened the donkey’s mouth, and it spoke to Balaam with a human voice, asking him why he had beaten it. Balaam, surprised but not recognizing the significance of a speaking donkey, answered as if it were a normal conversation. Eventually, God opened Balaam’s eyes to see the angel standing in the road, and he realized his error. The angel told Balaam that the donkey had saved his life by seeing the angel and that if the donkey had not turned aside, Balaam would have been killed.

The story serves as a reminder of God’s sovereignty and His ability to use any means to communicate His will, even through a donkey. It also emphasizes the importance of listening to God’s instructions and not being swayed by personal desires or external pressures.

Balaam and the Donkey (1622), Pieter Lastman (Netherlandish, 1583 – 1633), 41x60cm, The Israel Museum, Jerusalem.

This rare subject seems to be a traditional one in 16th century Dutch art, and Rembrandt was certainly familiar with an interpretation by Pieter Lastman, in whose studio he did his apprenticeship. The young painter seems to have been inspired by it in several respects: the moment of the story represented in the painting and the animal’s posture  – bent left paw, head turned towards its master and mouth open. However, many signs of Rembrandt’s art can already be detected in this canvas. The meticulous technique and sophisticated colours already give pride of place to the central light in his mature work.

The dramatic tension of Rembrandt’s scene is concentrated in the three main characters: Balaam, the donkey and the angel. The eye moves around the central group to discover two other pairs of figures, including a turbaned head that evokes the master’s incredible tronies (the Dutch word for “face”), which are drawings of faces with singular features and striking expressions. In the painting of fabrics and drapes for the prophet’s clothing, or the satchel full of leaves, we can already distinguish Rembrandt’s unique treatment of materials, combining the rendering of details with the thickness of the paint, a liquid paste with granulation effects.

  • Musée Cognacq-Jay, Paris, off the beaten track but in middle of the Marais, no queues, and free when no exhibition going on.
  • For directions, click here. Musée Picasso is around the corner.
L’invention de la Renaissance; L’humanisme, le prince et l’artiste

L’invention de la Renaissance; L’humanisme, le prince et l’artiste

Bibliothèque nationale de France BnF, Paris

20 February – 16 June 2024

Du XIVe au XVIe siècle, l’Europe a été le théâtre d’une effervescence intellectuelle, artistique et scientifique nouvelle, que la postérité a consacrée sous le nom de Renaissance. L’humanisme en constitue le coeur : né dans l’Italie du XIVe siècle et caractérisé par le retour aux textes antiques et la restauration des valeurs de civilisation dont ils étaient porteurs, le mouvement humaniste a produit en Occident un modèle de culture nouveau, qui a modifié en profondeur les formes de la pensée comme celles de l’art. Les princes et les puissants s’en sont bientôt emparés pour fonder sur lui une image renouvelée d’eux-mêmes, comme l’attestent tout particulièrement les grandes et magnifiques bibliothèques qu’ils ont réunies.

Érasme de Rotterdam (1526), Albrecht Dürer (German, 1471-1528), engraving, 25x19cm, Bibliothèque nationale de France, Paris.

La BnF consacre une exposition à cette épopée culturelle et à ce moment décisif dans l’avènement de notre modernité, où littérature et art occupent une place maîtresse. La présentation de plus de 200 oeuvres comprenant des manuscrits, des livres imprimés, des estampes, des dessins, des peintures, des sculptures et objets d’art, des monnaies et médailles issues des collections de la BnF et de prêts extérieurs de grandes collections parisiennes (musée du Louvre, musée Jacquemart-André) plonge le visiteur dans l’univers de pensée et le monde des humanistes de la Renaissance.

Le parcours de l’exposition conduit du cabinet de travail privé du lettré s’entourant de ses livres dans son studiolo jusqu’à l’espace ouvert au public des grandes bibliothèques princières. Entre ces deux moments qui disent l’importance capitale des livres et de leur collecte, le visiteur est invité à explorer les aspects majeurs de la culture humaniste de la Renaissance : le rôle fondateur joué au XIVe siècle par Pétrarque et sa bibliothèque ; la redécouverte des textes antiques et la tâche de leur diffusion par la copie manuscrite, le travail d’édition, la traduction ; l’évolution du goût et des formes artistiques qu’entraîne une connaissance toujours plus étendue du legs de l’Antiquité ; la promotion nouvelle de la dignité de l’être humain et des valeurs propres à sa puissance d’action et de création, telles que le programme humaniste de célébration des hommes illustres les exalte.

Tout au long du parcours, manuscrits magnifiquement calligraphiés et enluminés et livres imprimés à la mise en page et l’illustration renouvelées par des modèles empruntés à l’Antiquité sont replacés dans le dialogue que l’art du livre de la Renaissance ne cesse d’entretenir avec l’ensemble des arts plastiques et visuels du temps : peinture et sculpture, art de la médaille et de la reliure, gravure et dessin.

La culture des lettres promue par les humanistes est ainsi réunie au culte de la beauté par lequel ils entendaient créer les conditions propices à l’établissement d’un rapport neuf et toujours plus étroit avec la culture de l’Antiquité : un rapport qui ne faisait pas seulement de la civilisation antique une matière d’étude mais aussi l’objet d’une véritable « renaissance », qui n’envisageait pas seulement cette civilisation comme un monde de connaissances historiques mais aussi comme un monde de valeurs toujours actuelles, de manière à accomplir la promesse d’humanité contenue dans le mot même d’humanisme.

Une scénographie sobre, au service des oeuvres et de leur mise en relation, met à profit les volumes de la galerie Mansart de la BnF Richelieu, pour enchaîner dans l’unité d’un récit les cinq grands chapitres de l’exposition. Ils conduisent du XIVe au milieu du XVIe siècle, tout en suivant l’ordre thématique que leurs titres indiquent : « Le studiolo » ; « Pétrarque et la naissance de l’humanisme » ; « De l’étude de l’Antiquité au goût de l’antique » ; « Le savoir et la gloire » ; « De la bibliothèque humaniste à la bibliothèque princière ».